La randonnée pédestre est un loisir de marche à pied qui s’effectue dans la nature en suivant un itinéraire, balisé ou non, seul ou en groupe. C’est à la fois une activité physique, un sport et un loisir de découverte et de contemplation.

Ce fut donc le cas pour les 9 ami(e)s de Saint-Jacques qui prirent le départ, ce samedi 25 mars, d’une marche d’environ 12 kilomètres à partir du joli village de Pinterville. La météo était favorable avec un ciel dégagé et une température douce d’environ 10/12°C.

Le groupe s’est constitué à 9 heures du matin devant l’église de la Sainte-Trinité de Pinterville, datée du 12ème siècle.

Cette dernière est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 26 décembre 1927. Romane avec peu d’ouvertures, elle est en pierre de taille de Vernon. En revanche, les vitraux, d’inspiration gothique, ont été refaits au 20ème siècle pour évoquer l’histoire de celui qui y fut curé pendant 2 ans, le Père Jacques-Désiré Laval, béatifié par Jean-Paul II. Né le 18 septembre 1803 à Croth dans le département de l’Eure où son père était fermier, il fait de brillantes études à Stanislas à Paris puis il entreprend des études de médecine. Il devient médecin après sa thèse sur le rhumatisme articulaire. Après la révolution de 1830 qui le ramène dans l’Eure, il entre au séminaire chez les Spiritains. Prêtre, il est nommé desservant de la petite paroisse de Pinterville, moins de 550 habitants. Lors des inondations, à cheval, il visite et sauve la population. Le 23 février 1841, ému, scandalisé par l’esclavage, foncièrement abolitionniste, il part pour Londres où il embarque pour l’Ile Maurice. 100 jours de traversée vers l’Océan indien. Dès son arrivée à Port-Louis, il prend en charge la Maison des noirs, apprend le créole, doit affronter les colons, circule dans les quartiers noirs à dos d’âne, soigne, réconforte, construit écoles de brousse et chapelles. Avec l’équipe de bénévoles qu’il constitue, en 1854, il traite l’épidémie de choléra qui fera 15000 morts surtout parmi les noirs et la variole en 1856. Son service des plus pauvres et son humanité, sans aucune distinction de race ou de religion, font merveille dans le pays. Il meurt d’épuisement le 9 septembre 1864. 40000 personnes assistent à ses obsèques. Considéré comme un héros national, il est le symbole de l’unité mauricienne dans sa diversité culturelle. A chaque instant de la journée, chrétiens, hindous, musulmans, athées, défilent devant son tombeau à Sainte-Croix.

A Pinterville, chaque 2ème dimanche de septembre, les Mauriciens et leurs amis venus de France et d’ailleurs honorent le Père Laval par une fête très colorée.

Après avoir admiré l’église le groupe s’est mis en marche. Le sentier, bien balisé, fit ensuite passer le petit groupe de randonneurs devant le magnifique château de Pinterville.

A l’origine simple manoir, ce dernier, a été par la suite transformé en château en 1680 par Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1646-1714), Connu pour être le père fondateur de l’économie moderne, sociale et libérale. Il fut aussi habité par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (auteur du livre  » Paul et Virginie « ).

Puis, à travers plaines et bois, les 9 randonneurs se sont dirigés vers les faubourgs de Louviers. Parvenu au tiers de sa marche, le groupe s’est arrêté pour prendre une pause de 15 minutes autour d’un café dans une boulangerie située à l’entrée de cette ville. Partageant brioches et viennoiseries, ils ont aussi échangé des anecdotes et des souvenirs relatifs au chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Après la pause, ils ont repris leur marche de retour en direction de Pinterville. Enfin, au terme de leur périple, ils ont pris le temps de se reposer, de prendre des photos et de profiter de l’atmosphère paisible du village.

Bref, pour résumé cette belle matinée et comme le dit le proverbe africain : «si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble ». Stéphane