Mise à jour: samedi 2 décembre 2017 - 4:33 AM
Le chemin d’Annick, Cécile et Sylvie, 21 avril au 10 mai
Nota: Il est possible d’agrandir les photos en cliquant dessus
Après avoir parcouru Le Puy-en-Velay – Saint-Jean-Pied-de-Port il y a deux ans, nous avons décidé de repartir de Irun jusqu’ à Leòn ; 12 étapes sur le Camino Vasco (ou voie de Bayonne ) jusqu’à Burgos et 8 étapes sur le Camino Frances.
La 1ère étape fut difficile : une nuit dans le train, le chemin très vallonné auquel notre Normandie ne nous prépare pas vraiment, une forte chaleur à laquelle nous ne sommes pas habituées et… un manque d’attention au balisage qui provoqua quelques erreurs, vite corrigées, certes, mais source de fatigue… De plus, un cheval peu sympathique nous empêcha de passer sur le sentier prévu nous obligeant à faire un détour par la route, monter une côte bien raide qu’il fallut redescendre en partie !!!
Tolosa, Beasain sans difficultés ; nous longeons souvent la route ou une voie ferrée, le paysage est essentiellement de la ville, des zones industrielles et le chemin une piste en dur partagée avec les joggers et les cyclistes.
L’arrivée à l’auberge de Beasain est un pur bonheur ; le site médiéval d’Igartza est calme et reposant. C’est Firmin, l’hospitalero qui nous accueille ; la barrière de la langue se fait cruellement sentir.
Nous retrouvons ensuite la campagne basque vallonnée, mise en jambes pour l’étape suivante qui s’annonce plus difficile. C’est le tunnel de San Adrian : une bonne montée de 8 ou 9 km, amplement récompensée par le paysage, le tunnel, le passage du col et la descente vers Zalduondo à travers la forêt parsemée d’orchidées, d’ancolies et de gentianes.
Salvatierra verra notre première et seule rencontre sur le Camino Vasco avec un pèlerin, berlinois parti de Pampelune et qui de Burgos « remonte » vers Irun pour prendre le Camino del Norte. C’est avec un peu d’anglais, d’espagnol et d’allemand que nous arriverons à échanger.
Le temps a changé, plus de chaleur, la pluie s’invite de temps en temps. Nous prenons le temps d’admirer toutes ces églises romanes qui jalonnent le parcours.
L’étape est longue pour Vitoria qu’on aperçoit bien avant d’y entrer !
La 1ère semaine s’achève après une averse de neige !!! à la Puebla de Arganzon avec son pont médiéval,
Monsieur Vincente et une assiette de patatas à la Rioja.
Le rythme est pris, les kilomètres s’additionnent. Le chemin dans la campagne est calme et propice à la méditation.
De petits villages se succèdent avec leurs rencontres parfois inattendues et surprenantes comme à Burgueta où Juan nous appelle pour parler un peu français – vieux souvenirs
pour lui -. Il nous dit que sur le chemin, il faut
chanter et entonne « frère Jacques ». Nous chantons avec lui avant le buen camino habituel.
Miranda de Ebro, le défilé de Pancorbo, étape au paysage spectaculaire, puis une journée d’automne pour ce dernier jour d’avril : fraîcheur, pluie, vent violent, et… une erreur ! 3 km de plus ! La terre colle aux chaussures… et à Briviesca, ville étape, la feria de abril a rempli auberges, hôtels et pensions. Nous trouverons quand même en ce dimanche la chaleur d’une pension, un bon lit, un repas revigorant et le curé de l’église San Martin qui ira chercher le tampon de la paroisse pour nos crédentials. De quoi oublier les péripéties de la journée.
Une bonne nuit, et c’est le départ au petit matin frisquet, il a gelé, mais le soleil est là. Nous profitons du temps agréable, des petits villages, du paysage et du calme sur ce chemin si peu fréquenté. Demain ce sera 28 km pour rejoindre Burgos et le Camino Frances.
C’est une très belle étape au paysage changeant, rochers, terre rouge, pinède, puis la via
Italia, chaussée romaine, ses 13 panneaux explicatifs, un golf, une ferme, chemin de pleine nature avant la grande ville.
Après Burgos, quel changement !!!
Très vite ce sera la Meseta, plateau au paysage monotone ; le chemin est la « senda de peregrinos » (autoroute à pèlerins) ; à quelques exceptions, ce sera plat, droit, sans difficultés. Ce serait presque ennuyeux mais, contrairement au Vasco, les pèlerins rencontrés sont nombreux, les auberges souvent complètes en fin d’après-midi et fini la galère pour trouver à manger !!!
Les villes et villages se succèdent plein ouest avec leur architecture, leurs anecdotes, leur rencontres : Hornillos del Camino et sa rue aux pots de fleurs, une américaine émerveillée par ce chemin malgré les ampoules ; Castrojeriz, village-rue surveillé par son château en ruine ; Fromista, ses écluses sous l’orage et son église San Martin, splendeur de l’art roman ; Carrion de los Condes, la fête dans le village, l’heure d’échanges avec les sœurs et les pèlerins puis les chants en toutes langues avec, pour nous, français, Ultreïa ; Terradillos de los Templarios, son auberge à l’entrée du village, oasis de fraîcheur sous un soleil de plomb ; Bercianos del Real Camino, son auberge
où l’on met les pieds sous la table – un grand merci à ses hospitaliers bénévoles – lieu aussi d’une surprenante église moderne où la cigogne bénéficie, elle aussi, de la modernité ; Mansilla de las Mulas, dernière étape avant Leòn, but de notre pérégrination.
Contentes d’être arrivées au but, de rentrer à la maison, tristes de laisser les compagnons de chemin continuer sans nous et prêtes pour la suite !
Cécile, Annick et Sylvie