RASSEMBLEMENT 61 « A la découverte du Pays de Tinchebray »
Vendredi 12, Samedi 13 et Dimanche 14 octobre 2018

Cette année le rassemblement 61 nous emmenait dans la région, (« pays »en Normand) de Tinchebray au Nord-ouest du département de l’Orne limitrophe de ceux du Calvados et de La Manche . Pour ma part j’en fis la découverte lors des reconnaissances grâce à l’équipe d’ahdérents(es) locaux(ales) qui furent nos guides lors de ces 3jours : Brigitte, Jacqueline, Anne-Marie, Jean-Marie M, Michel ; auxquels se joignit Jean Marie L, notre historien plein d’humour ainsi que Gaston qui ne pouvait être présent à cette période et votre serviteur en qualité de serre-file . Merci à elles et eux pour leur engagement tant dans la préparation que dans l’organisation de ce rassemblement . Les repérages, effectués de début mars à fin Août , nous permirent de sélectionner 3 circuits qui furent validés lors de 2 journées auxquelles les adhérents 61 avaient été invités . C’était l’occasion pour ceux et celles qui ne pouvaient être présents aux 3 jours de découvrir de nouveaux circuits et beautés …..

Le vendredi 12 octobre, dès le matin, un temps gris, de ce gris du ciel normand si prisé des peintres qui tentent d’en reproduire toutes les subtiles variations, régnait sur ce coin de bocage ornais . En début d’après-midi, le soleil perça la couche nuageuse .

Accueil

Une trentaine de jacquets se retrouvèrent sur le parking du « plan d’eau » de Tinchebray, y rejoignant organisateurs et quelques amis(es) de la Manche et de Seine Maritime qui avaient pique-niqué dans le parc attenant .

Participants

Appel réalisé, les inscrits étant tous présents, l’heure arrivée et la photo de groupe prise, nous partîmes découvrir les environs de cette petite cité qui fut un des lieux de l’histoire de la Normandie .

Départ

Ultreïa …. Celles et ceux qui ne connaissaient pas ce pays « des collines normandes » et son bocage jouxtant celui « de la Suisse normande » se rappelleront que :

– Tinchebray est construit sur promontoire dominant ses environs et que les cours d’eau se trouvent au fond de
petites vallées encaissées et humide ;
– ses environs immédiats sont constitués de collines longitudinales entrecoupées de petites vallées abritant un
affluent du cours d’eau principal . Ce qui fait que montées et descentes se succèdent sans guère de répit ainsi que forêts, boistaillis,
prairies et quelques champs très récents de cultures ;
– chaque repli de terrain est un paysage différent cachant là un village, une ferme, une scierie ou une ancienne
fabrique telle cette ancienne filature composée de son barrage, son bassin de rétention d’eau, son canal de liaison, sa chute pour
produire l’énergie nécessaire mais dont la roue est absente, son bâtiment à 2 niveaux avec de nombreuses machines aperçues
encore présentes à l’intérieur, que nous pûmes admirée sur un de ces versants en traversant son parc (avec l’autorisation du
propriétaire) .

Arrivée au plan d’eau

Le temps s’écoule vite lorsque les personnes font preuve d’intérêt pour ce qu’on leur propose et que les questions fusent de retour au « plan d’eau » auxquelles Jean-Marie L. se fit un plaisir de répondre y ajoutant quelques anecdotes et histoires locales. L’horloge continuant de tourner, nous avons dû annulé la petite boucle vers le « vieux Tinchebray » pour être à peu-prêt à l’heure du rendez-vous au gîte de Moncy où nous attend l’hôtesse …

L’installation dans celui-ci fit oublier à chacun, grâce à son confort, la fatigue du déplacement et de la marche . Un repas en commun permit de retrouver l’esprit du chemin avant que certains(es) participent au Conseil d’Administration programmé et que d’autres réalisent une visite de nuit de l’église de Moncy, aux magnifiques vitraux et aux nombreuses histoires, commentée par Brigitte .

Départ du samedi

Le samedi 13 octobre, dès 8h30 le départ à pied vers « le mont Cerisy » se fit dans cette brume matinal légère, signe de beau temps si elle se lève rapidement . Une quarantaine de jacquets s’élancèrent sur les sentiers et petites routes pour atteindre le but de notre marche du matin. D’un pas allègre, nous marchâmes sur des chemins de terre et d’asphalte bordés de haies ou en gardant la mémoire par de multiples indices sentant bon l’approche de l’automne . Au loin, nous pouvions apercevoir aux limites du Calvados, les collines de « la Suisse Normande » et notamment le Mont Pinçon, la brume s’étant levée . Le soleil était au rendez-vous.

En chemin

C’est dans ce tableau que survint un incident : « en traversant un hameau, notre amie Jacqueline se fit mordre, sans trop de gravité, au mollet par un chien en liberté . Il fallait l’emmener consulter un médecin . Nous appelâmes Jean-Marie L qui, à son chapeau d’historien avait déjà rajouté la casquette de « taximan » pour quelques anciennes qui voulaient se ménager, enfila le bonnet d’ambulancier . Nos anciennes nous rejoignirent plus tôt que prévu et poursuivirent avec nous » . Le décor changea peu à peu . Les paysages se resserrèrent . Un bocage à l’ancienne se laissa découvrir . Les côtes et les descentes s’accentuèrent . Puis Bois et taillis enfin la forêt nous environnèrent . En parallèle, la montée devint continuelle . Nous approchions de notre objectif, « le Mont Cerisy », par un magnifique sentier escarpé .

Vue Mont Cerisy

En débouchant sur le plateau constituant le sommet, l’église « St Jacques » dont ne restent que les fondations (10/11ème siècle), nous accueillit comme elle l’avait fait, aux temps médiévaux, pour les pèlerins qui y passaient avant de rejoindre l’abbaye, aujourd’hui disparue, située en contre-bas du mont en direction de Flers. De nos jours, le « Mont Cerisy » appartient à la communauté de communes « Aglo-Flers » qui l’a transformé en un parc paysager très accueillant et joli avec sa forêt bien entretenue et aux multiples allées, son verger conservatoire des pommiers de variétés locales anciennes et tendant à disparaître , ses plate-formes d’observation, son jardin de jeux et ses nombreux massifs de rhododendrons de grandes beautés surtout au printemps qui font sa renommée . Le point haut du mont est occupé par les ruines d’un château récent(19ème), au pied duquel nous attend Jean-Marie L. . qui a quitté son bonnet d’ambulancier, pour nous conter l’histoire du lieu en l’agrémentant de celles qu’on dit « petites », d’anecdotes et légendes locales . Avant de commencer, il répond à nos attentes en nous donnant des nouvelles rassurantes de Jacqueline …

A l’issue de cette intervention, les estomacs nous ramènent à la nécessité des nourritures terrestres lors d’efforts . Quelques courageux(euses) décidèrent de monter en haut de la tour restauré du château, ouverte au public, qui domine sur 360° la région ; avant de rejoindre les affamés(es) pour un pique-nique reconstituant …

Pique nique

Après reconstitution de leurs forces, les marcheurs débutèrent l’après-midi, par le circuit des plate-formes d’observation qui nous permirent de découvrir les 3 types de structures paysagères des environs (occupation des sols, végétation, morphologie, faune et géologie) . Voir les visages des participants(es) et l’ambiance qui régnait dans le groupe, fut pour les organisateurs un beau cadeau. Nous entamèrent la descente par le chemin utilisé à la montée . Au bas de celle-ci nous avons bifurqué sur notre gauche pour le retour vers Moncy dans un paysage dont nous avions pu découvrir la topographie depuis un des observatoires . La chaleur se fit plus intense et alliée au terrain rendit la marche plus ardu . Nous comprîmes pourquoi ces « pays », à la période de la révolution française, furent choisis par les chouans normands pour s’y cacher et s’y battre . Heureusement les paysages rencontrés nous aidaient à estomper les difficultés . Toutefois 3 incidents émaillèrent notre voie vers notre lieu d’accueil :

– avant Montsecret, Xavier, notre plus jeune compagnon, se sentit mal. Nous fîmes appel à Anne-Marie, médecin
dans la vie professionnelle qui nous rassura vite et demanda à Jean-Marie L. de remettre son bonnet d’ambulancier et de
l’emmener avec sa mère présente au gîte et de veiller à ce qu’il prenne une douche ;
– après Cambuzzo, un nid de guèpes etait tombé à terre caché sous des feuilles . 1 compagnon, amateur de
châtaignes, voulut en ramasser et les dérangea . 3 amis furent piqués . Le serre-file qui les attendait, sortit la trousse de secours et
ils purent poursuivre ;
– au même instant, Simone, notre charmante déléguée de la Manche, témoin de la scène précédente en voulant
prévenir ceux qui étaient en avant, relâcha son attention et effectua une chute pour nous faire voir qu’elle avait gardé une partie
de la souplesse de sa jeunesse . Elle se releva et reprit son chemin .

Retour gîte

La fin de notre cheminement du jour, était proche et l’arrivée à notre lieu d’hébergement permit à certains(es) de prendre un temps de réconfort pour se préparer aux festivités prévues, à d’autres, après un rapide temps de récupération, de se rendre à Tinchebray pour la messe y trouvant un réconfort spirituel avant de rejoindre leur amis(es) pour la soirée …

Détente

Celle-ci, malgré la fatigue ressentie, fut chaleureuse, pleine de gaité et agrémentée :

– d’un apéritif en plein air qui libéra l’énergie restante ;
– d’un repas du terroir savoureux servi par un personnel agréable qui contribua à la bonne humeur d’ensemble ;
– d’un temps d’échanges et de chants qui fut, comme toujours, trop court le poids des ans couplé à dame fatigue se
ressentirent ….

Dimanche 14 octobre, le petit-déjeuner pris, les chambres rangées et vidées, le départ en voitures pour rejoindre le bourg de Frênes eut lieu sous un ciel normand nous présentant le panel des multiples teintes de gris qu’il puisse offrir . La radio annonçait la pluie en cours de journée .

Fresnes

«La pluie n’arrête pas le pèlerin » dit le dicton, encore moins une prévision . Ultreïa . Sous la houlette de nos guides : Brigitte, Jacqueline de retour parmi nous après l’incident dont elle fut victime la veille et Jean-Marie M., nous nous dirigeâmes vers le Mont Crespin . Jean-Marie L. poursuivit son rôle de « chien de berger »,tout en préparant ses interventions historiques . La marche s’effectua majoritairement sur des sentiers le plus souvent creux, dit « chemins de chouans » et sembla plus facile qu’hier les pentes étant plus douces mais plus longues . Nous avancions dans un paysage de bocage ancien aux prairies de petites surfaces encadrées de nombreuses haies, et aux multiple vergers de pommiers . Parfois, la haie étant absente et profitant d’une élévation, nous apercevions un joli panorama que dominaient les monts Cerisy et Crespin . Brusquement, au terme d’un raidillon, nous débouchâmes dans la bourgade de « La Rivière » où nous retrouvâmes Jean-Marie L. qui nous attendait devant une chapelle . Par son intervention ponctuée d’anecdotes locales, il nous informa qu’à la fin du 16ème les habitants du village adoptèrent la religion réformée et que celui_ci fut le centre de combat au 17ème lors des guerres de religion, que l’église ancienne transformée en temple fut détruite et que l’édifice actuelle était un temple reconstruit au 19ème de taille plus réduite à cause de l’importante émigration qui suivit la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV . Ainsi nous apprîmes que ce territoire fut le lieu d’une double luttes fratricides (chouannerie et guerres de religion) …

Nous continuâmes notre chemin . La montée se fit plus abrupte et peu à peu le bocage céda la place à la forêt . Nous sûmes que nous avions atteint notre but le « Mont Crespin » lorsque le plat eut succédé à la montée et que nous vîmes notre historien qui nous attendait .

Mont Crespin

Le site est recouvert d’arbres de hautes futaies et renferme d’anciennes carrières de granit ainsi qu’une ancienne forge qui servit à la maintenance des outils des carriers et des tailleurs de pierre . Celles-ci fournirent la quasi totalité des pierres de granit qui servirent à la construction des édifices majeurs des villes et bourg environnants dont Tinchebray .
Après une visite du lieu s’organisa puis l’heure de la pause pique-nique sonna et on s’installa sur des blocs de granit jonchant le sol . En guise de dessert, Jean-Marie L. nous conta l’histoire de cet endroit sous d’une série de petits récits couvrant : le travail dans les carrières et la vie des ouvriers, le travail à la forge, le Mont Crespin servant de refuge pendant les guerres de religion puis lors de la révocation de l’édit de Nantes …

Après ce temps de culture, le ciel tirant vers le gris foncé et l’horloge poursuivant sa course, on décida d’entamer la descente pour ne pas se faire mouiller si possible, et permettre à ceux qui venaient de loin de ne pas rentrer trop tard . La petite distance nous séparant de Frênes fut rapidement couverte . A 15h00, nous fûmes à l’ancienne école du village qui nous accueillit pour notre « pot d’au revoir » …

Pot de départ

La satisfaction exprimée et les remerciements formulés par l’ensemble des participants furent la récompense appréciée des organisateurs : Brigitte et Jean-Marie M., Jacqueline, Anne-Marie, Jean-Marie L., Michel et Jean-Pierre . Par l’intermédiaire de leur délégué, ils dirent leur joie et leur bonheur d’avoir accueilli un groupe d’amis(es) et leur souhait de les revoir pour une prochain rassemblement dans l’Orne afin de leur faire découvrir d’autres beautés du département . A l’année prochaine dans l’Orne ……

Jean-Pierre L.