Ce chemin démarre à « Valencia », capitale de la province de la « Communauté de Valence ». Nous traverserons ensuite la célèbre « Castille de la Manche », dont l’ouvrage traité par Miguel Cervantès, Don Quichotte de la Mancha et son fidèle écuyer Sancho Panza, a pu inspirer certains enseignants à travers notre scolarité. La région voisine, « Castille et Leon », traversée par d’autres chemins, comme el Camino Francès, celui de Madrid et la Via de la Plata. Enfin, nous parvenons au but de notre voyage avec la province de « Gallice ». A noter enfin que mille deux cents kilomètres nous séparent de Valence à Santiago.

Ce qu’on peut d’ores et déjà exprimer de ce « camino », c’est qu’il est très peu fréquenté. Je n’y ai rencontré que quatre pèlerins. Dès le début ce sont deux médecins français, François et Daniel et un mécanicien belge, Johny. Par la suite, j’ai fait la connaissance d’un espagnol, Alvaro, scrutant régulièrement son téléphone, dans l’attente d’un emploi. Ce dernier enchaînait la suite de ce « camino », il avait effectué l’année précédente, la première partie de Valence à Villa Don Fadrique.

Nous suivons le GR 239 de Valence à Zamora. C’est en ce lieu que nous rejoignons la Via de la Plata. Nous quitterons alors « El Levante » pour suivre le chemin de Sanabrie et rejoindre ainsi Ourense et Santiago.

On retiendra également de ce chemin, que dans les deux premières provinces (communauté  de Valence et Castille de la Manche), nous évoluons au milieu de riches cultures, les orangers, les oliviers, les amandiers, en ce qui concerne les arbres fruitiers, mais aussi toutes sortes de céréales et de légumes, souvent largement bien arrosés.

Il faut également signaler que le relief n’offre pas de difficulté particulière, sauf dans la région qui précède Avila où nous traversons une partie de la « Sierra de Gredos » et notamment un empilement de rochers spectaculaires, près de San Bartolome de Piñares. Nous aurons également quelques montagnes en Galice sur le chemin de Sanabrie.

Les grandes villes que nous aurons à traverser avant d’atteindre Santiago, sont successivement Almansa, Albacete, Tolède, Avila, Zamora et Ourense. La ville la plus fréquentée par le tourisme est sans conteste, Tolède. Ce qui m’a stupéfait, c’est que j’avais l’impression de me trouver en Extrême Orient. Une très forte population asiatique, reconnaissable avec les masques de protection anticontamination, les banderoles d’identification de groupes, les badges ou encore l’usage d’appareils photo télescopiques, tous ces nombreux signaux qui illustrent bien leur identité. En tous cas, ils ne se trompent pas, Tolède est une très belle ville et elle mérite bien qu’on s’y arrête. Malheureusement, je n’ai pas pu en profiter ; la coupe de football qui opposait l’Espagne à L’Angleterre a mobilisé tous les supporters, bien décidés à être présents pour assister à cette finale qui, bien que située à Madrid, c’est-à-dire à soixante-dix kilomètres, ont occupé tous les hôtels. Je n’avais aucune chambre ou lit à ma disposition, en tout cas, pas à moins de deux cents euros. C’est dire ! Heureusement pour moi, j’ai pu profiter de l’hébergement que m’a offert une cousine qui habite à mi-chemin entre Tolède et Madrid.

Sur ce camino, j’ai eu la surprise de bénéficier d’albergues municipales gratuites et il se trouve que j’ai eu aussi la chance de trouver ces villages en fête. Ce fut notamment le cas à Higueruela  et à San Clemente. Dans ce dernier, ils fêtaient la « Sainte Patronne de la virgen de Ruz ». Cette statue qu’ils promènent dans les rues, se dandine au gré de ceux qui la portent sur leurs épaules.

J’ignore si le légendaire Don Quichotte qui a combattu le mal et défendu les opprimés a pu sauver les moulins à vent, mais la région de la Manche en est encore richement équipée.

Les châteaux féodaux y sont aussi, encore bien présents et il semble qu’ils n’aient pas souffert de la guerre civile.

Après Zamora, j’ai retrouvé la « Via de la Plata », chemin que j’ai déjà effectué en 2018 et qui, à partir de cette bifurcation, garde un charme verdoyant par sa végétation et les ruisseaux que l’on rencontre jusqu’à l’arrivée à Santiago.

En résumé, le « camino del Levante » est un chemin qui est long, mais pas difficile (le relief est relativement aisé), mais certaines de ses étapes sont longues. C’est aussi le GR 239 de Valence à Zamora. Peu de pèlerins le choisissent, mais on trouve de quoi se loger sans problème, avec parfois, des albergues municipales gratuites.

Il est parfois très utile de disposer d’un guide ou d’une application à télécharger sur son mobile, car le balisage n’est pas toujours au top.

Enfin, on rencontre parfois le « camino de Sureste » (chemin qui relie Alicante à Astorga) qui le côtoie ou le chevauche, notamment entre Albacete et Avila.

                                                                                                          Richard Carpintero