Mardi 24 octobre, 10h, nous sommes sur la place du Capitole à Toulouse, mon frère Jean et moi, pour reprendre le chemin d’Arles à l’endroit où nous l’avions quitté l’an dernier. La ville est belle, nous passons à Saint-Sernin et traversons la Garonne. Il fait un temps superbe. Ce qui est moins intéressant c’est la suite, une interminable banlieue dont nous ne viendrons à bout qu’après 3h de marche. Seul le décollage des Airbus apporte un peu de variété dans ce décor sans intérêt. Malgré un balisage aléatoire, nous parviendrons au gîte communal de Léguevin au bout de 24 kms. Là, nous rencontrons quelques pèlerins qui ont eu l’habileté de sortir en bus de Toulouse, ce qui leur a fait gagner beaucoup de temps et d’effort. Nous le savons pour la prochaine fois !

Auriebat

Auriebat

La deuxième étape est beaucoup plus courte, elle nous mène de Léguevin à l’Isle Jourdain. Nous utilisons le gîte proche de l’office du tourisme. Il est assez récent mais pas très bien équipé et nous devons faire la chasse aux punaises, pas de lit heureusement mais punaises de champs qui sont nombreuses sur la façade et ne demandent qu’à rentrer.

Jacques

Jacques

Le troisième jour, qui est souvent le plus dur pour les marcheurs est aussi le plus long. 32 kms pour rejoindre l’Isle-Arné après être passé sous la très pittoresque halle de Gimont. Les paysages ondulés du Gers s’offrent à nous, nous les parcourons dans les chemins et à travers champs. Très peu sur la route. Nous sommes accueillis par Martine à l’éco-gîte de La Motte dans un cadre et une ambiance très sympathiques. Nous y retrouvons 3 pèlerins que nous avons l’habitude de voir désormais.

La quatrième étape nous conduit à Auch à travers les champs de soja. Culture qui s’est beaucoup développée dans cette région de France. En arrivant, grimper l’escalier monumental après 22 kms est un exercice plutôt pénible mais le résultat à l’arrivée est là. La vue sur la ville est de toute beauté et la cathédrale est magnifique. Nous nous installons au presbytère malgré l’absence de l’hospitalier, un bénévole de la paroisse, mais les choses s’arrangeront.

Cathédrale d'Auch

Cathédrale d’Auch

De Auch à Montesquiou, nous quittons les champs pour du macadam moins agréable. Toutefois il y a une consolation, la qualité du gîte de Mariline. Un véritable 4 étoiles pour pèlerins. Elle est un peu à l’écart du chemin mais propose aux pèlerins qui le souhaitent d’aller les chercher à Montesquiou. Son repas composé de produits du terroir est aussi d’un grand réconfort, nous passons une nuit très confortable.

Marciac

Marciac

Marciac

Marciac

 

 

 

 

 

 

 

 

De Montesquiou à Marciac c’est un régal de chemins et sous-bois parfaitement balisés. Les Pyrennées se dressent fières, devant nous. On traverse les beaux villages de Pouylebon, Saint-Christaud, Montlezun, toujours précédés de montées redoutables et fatiguantes. Malheureusement, aucun de ces villages ne permet de se ravitailler, il faut donc prévoir en conséquence. Il est frappant du reste de constater l’absence totale de présence humaine dans ces lieux que nous traversons. La journée se termine aux greniers Saint-Jean, un gîte pittoresque  situé entre la place centrale et l’église surplombée de son clocher de 90m, le plus haut du Gers.

Pigeonnier dans le Gers

Pigeonnier dans le Gers

Nous visons maintenant Lahitte-Toupiérre, mais avant il faut traverser Montbourguet où il y a une belle église romane et des halles au centre. C’est un couple d’anglais qui nous accueille en sa maison. Nous avons la possibilité de nous servir des légumes du jardin et de la petite épicerie de dépannage qu’ils ont constituée.

Le dernier jour nous rapprochera de Pau où se termine notre périple.

Le chemin d’Arles à cette saison est agréable et peu fréquenté. Nous avons eu un temps très ensoleillé  tout au long de notre parcours. Les rencontres, peu nombreuses mais sympathiques : Un couple canadien, un couple de bretons, une brésilienne, un couple d’Afrique du Sud sont les seules personnes rencontrées.

C’est toujours avec grand plaisir que nous retrouvons l’esprit du chemin, accueil, solidarité, fraternité au milieu d’une nature qui ne demande qu’à être contemplée.

En résumé, 200 kms de bonheur.

 Jacques Picard